27 avril, 2014

Peur de vieillir !


Parfois quand je vois ma belle-mère monter les escaliers avec la vitesse d'une fourmi, je l'observe et invariablement elle m'explique que quand elle était jeune, jamais elle n'aurait pensé en arriver là. Moi, bien sur je rigole en lui demandant si elle avait imaginé qu'elle aurait toujours vingt ans et elle bien sur elle s'énerve un peu. Ceci dit, sa tête marche très bien et elle est capable de réciter toute les arbres généalogiques de son village. Ce qui peut être utile en Corse pour se souvenir pourquoi on ne parle plus à Machin du fait que son aïeul ait volé un âne au cousin de la belle sœur d'un petit parent voici plus de deux-cents ans. La vendetta et Alzheimer ne font pas bon ménage !

Moi qui ai la chance d'être né vieux, j'ai bien sur été lucide très tôt. Et là où de vrais jeunes s'amusaient ne voyant jamais que les années passeraient à toute vitesse, moi je me disais que la vie était bien brève au regard de l'éternité et que cela ne servirait à rien de s'énerver et se battre pour finir vaincu bouffé par les vers. Ce qui m'a permis, passé quarante ans de me sentir tout ragaillardi au fur et à mesure que mes amis prenaient un coup de vieux en s'apercevant que ce qu'ils avaient adoé, la jeunesse insouciante, était parti. Ayant toujours été vieux, cela ne risquait pas de m'arriver.

Moi qui suis passé du stade du gland à celui de volis sans connaitre vraiment l'état de jeune pousse, de bourgeon ni de fleur, c'est avec sérénité que je prends les années sans qu'elles ne me marquent trop. Je ne joue évidemment pas les héros en me disant que j'accueillerais la mort comme un héros si on venait me l'annoncer mais plutôt que l'âge m'est une notion assez étrangère. D'ailleurs il m'a toujours suffit qu'on m'explique qu'un endroit était "jeune" afin de me le vendre pour que je l'aie immédiatement en horreur.

Mais bien sur, tout le monde n'est pas saturnien, et pas d'individus se laissent berner par les fausses promesses de la jeunesse, pensant qu'elle sera éternelle. Il suffit souvent d'un anniversaire symbolique, dont le chiffre se termine par un cinq ou un zéro, d'une nuit blanche difficile à rattraper ou bien d'une demoiselle de vingt ans qui les appellent monsieur pour que bien des condisciples s'aperçoivent qu'ils sont passés derrière le miroir. Ça y est, leur jeunesse a foutu le camp et les voici assis dans le gros toboggan qui les entrainera vers la mort en passant par différentes cases, telles que cancer, Alzheimer sans oublier l'hospice avec le bassin et la compote de pommes.

C'est ainsi que le mois dernier, un de mes patients que j'ai connu tout juste trentenaire m'a demandé un rendez-vous en urgence. Le connaissant bien, je l'ai reçu à vingt-et-une heure afin de lui être agréable tout me demandant quel problème il pouvait avoir. C'est un type charmant, solide et sérieux et je ne voyais pas ce qu'il pourrait avoir. Il me l'a donc expliqué un peu paniqué en me disant qu'ayant fêté ses trente-cinq ans la semaine précédente, il avait pris conscience qu'il n'était plus jeune du tout et que petit à petit, il s'acheminait vers la quarantaine d'où lui aussi, il ferait le grand saut vers le tombeau !

J'ai traité l'information pour ce qu'elle valait, à savoir qu'il était juste victime de la société qui encourageant le jeunisme, décourageait aussi toute prise de conscience contraire. Depuis les publicité Comptoir des cotonniers, on sait que les mères rivalisent avec leurs filles et que l'âge ne doit être qu'une notion abstraite. Hélas, qu'il s'agisse d'une difficulté à lever la jambe, de douleurs articulaires ou simplement de compter les bougies sur son gâteau d'anniversaire, on se rend compte que l'âge est une réalité.

Mon pauvre patient était simplement affligé d'une crise aigüe de réalité qui lui faisait prendre conscience que trainer dans les bars, pratiquer tout un tas d'activités débiles à base de planches, de roulettes et de voiles, et s'habiller de t-shirts, n'obérait jamais le fait que les romains avaient raison de dire omnes vulnerant, ultima necat ou encore odie mihi cras tibi. Ben oui, on peut se planter la tête dans le sable, notre faible constitution nous empêche d'être encore immortels. 

C'est en prenant de l'âge que l'on se rend compte que les enfants se font jeunes, que les grandes décisions se prennent aussi avant trente ans et que par la suite, il est plus difficile de corriger sa destinée. Bref, lui et moi avons parlé de tout cela. Je n'avais pas grand chose à lui proposer si ce n'est de lui dire qu'ayant douze ans de plus que lui, je ne trouvais pas ma vie pire que la sienne. C'était un peu mensonger dans la mesure ou comme les grands vins, je trouve que plus les années passent, mieux je suis. 

Et puis, nous les saturniens, avons la chance d'être né vieux et les années nous marquent peu. Alors, il me reste toujours le loisir de passer du temps avec d'autres saturniens pour me rendre compte que les années, c'est le problème des autres. C'est ainsi que si je fais une séance de cafing en compagnie de Chaton (1985) de Jean Sablon (1982); je m'aperçois qu'eux et moi, malgré nos différences effectives d'âge, avons plein de références communes.

Aux autres, il leur reste l'âge et la décripitude. C'est ainsi chers amis dont la naissance n'a pas été marquée par Saturne, que je vous enjoins de vous souvenir que la vie périt par le délai. Hâtez-vus de faire ce que vous avez envie de réaliser. Le temps court sans fin et une fois perdu, il ne se rattrape jamais.

Et puisque j'ai mis une vanité pour introduire ce sujet, je conclus par une jolie danse macabre !


26 avril, 2014

Je cours des risques terribles !


Récemment j'achète un nouveau livre sur les troubles anxieux, un ouvrage édité chez une maison sérieuse. Manque de pot, et je n'ai pas vérifié avant, il se trouve que l'équipe de rédacteurs est dirigé par un confrère québécois, autant dire un américain qui parlerait français.

Bon, le livre, dont je ne donnerai pas le titre pour ne pas lui faire de publicité, est vraiment à chier. Je n'y ai rien appris de nouveau, si ce n'est que lorsqu'il a été rédigé, j'espère que les diptères étaient bien planqués parce qu'il y avait une sacrée équipe d'enculeurs de mouches au boulot.

Comme l'exige la clinique américaine qui se veut super scientifique en pensant que des modèles bidons donneront ses lettres de noblesse à la clinique jugée trop humaniste, l'ouvrage égrène une litanie de remarques creuses sur les pathologies liées à l'anxiété en présentant tout un tas de jolis dessins qui sont sensés être le fruit ultime d'une très grande réflexion.

C'est sur qu'imaginer qu'un diagnostic puisse aussi être un art les ferait chier dans la mesure où les choses doivent être rigoureusement reproductibles. C'est donc l'outil parfait pour les connards adeptes des fiches bristols, ces ânes laborieux qui après avoir pris leur cours tout bien comme il faut, n'ont de cesse que de le recopier sur des fiches de plus en plus petites en estimant ainsi avoir fait preuve de sérieux et d'intelligence.

Moi qui juge que je manque un peu de finesse et n'hésite pas à me surnommer le maçon de la psychologie, le mec qui fait tenir des murs, j'ai là l’œuvre  des rois du préfabriqué. Même plus besoin d'empiler du parpaing, on livre quatre murs et on boulonne les angles et hop le tour est joué. D'ailleurs, le patient n'est pas valorisé dans l'ouvrage, sauf à titre d'exemple pour prouver qu'il rentre dans toutes les boites que ces bœufs créent.

Je l'ai hâtivement parcouru me maudissant d'avoir ainsi dilapidé vingt-cinq euros que j'aurais pu autrement plus intelligemment investir dans un entrainement de outdoor cafing. Je me suis attardé sur le syndrome de stress post-traumatique pour lequel ils égrènent une liste de symptômes tellement impressionnantes que tout le monde peu rentrer dedans. Et bien entendu, ils offrent aussi des modèles qui permettent de circonscrire le patient qui en souffre aussi surement qu'un entomologiste du muséum classerait ses insectes.

A ce propos, j'ai appris qu'il fallait traiter ces patients avec encore plus de respect que les autres, même si l'auteur rappelle qu'il faut de manière générale traiter tous les patients avec respects. Disons qu'il en faut plus pour ceux-là même si je ne distingue pas bien la différence entre le respect normal et le surplus de respect à moins qu'il ne s'agisse de devenir obséquieux ?

Bon, les schémas m'ont appris avec force de flèches et de cases que les patients victimes d'agressions souffraient parfois beaucoup. Alors là, je ne l'aurais pas deviné. Bon le patient en lui même est un peu oublié et on n'apprend pas grand chose sur la manière de l'aider efficacement.

En revanche, si le livre perd de vue le but de la thérapie, à savoir aider les patients, il n'oublie pas les thérapeutes et j'apprends ainsi que face à des victimes de SSPT, on peut développer soit un traumatisme vicariant soit même une fatigue compassionnelle.

J'avais vaguement vu ces termes mais je ne m'en souvenais plus. J'ai donc ouvert Google et je suis tombé sur des liens qui sont tous québécois pour m'expliquer les risques terribles que je pourrais courir si je reçois des victimes d'agressions. 

Le traumatisme vicariant en gros, c'est le fait de développer soi-même des symptômes liés aux agressions dont ont été victimes nos patients. Par exemple, si je reçois trop de femmes ayant subi un viol, je pourrais à terme avoir peur dans les parkings obscurs parce que ma réalité sera altérée par les informations que je reçois professionnellement. C'est donc une sorte de burn-out dont serait victimes les professionnels de l'aide à la personne.

Bien sur, on enfance évidemment les portes ouvertes puisque cela fait bien longtemps que l'on sait que le secteur professionnel peut agir sur la psyché d'un individu. J'ai un bon ami dont la mère était assistante sociale et qui a été éduqué dans la terreur qu'il puisse mal tourner. Sa mère devait être trop sensible et ne pas faire la part des choses.

C'est justement là que le bât blesse car s'il y a bien une chose à faire avec une personne souffrant de SSPT, c'est de restituer cette horrible expérience dans le contexte donné afin justement que l'expérience n'envahisse pas toute sa psyché. L'important est que la victime puisse vivre malgré ce traumatisme.
 
En bref pour expliquer simplement, si vous écoutez quelqu'un vous raconter sa chute de vélo en lui disant juste hmm-hmm sans lui expliquer que les chutes arrivent mais que l'on peut aussi s'en prémunir, il y a de fortes chances pour que vous ne serviez à rien si ce n'est de réceptacle à son angoisse du vélo et qu'en plus vous finissiez vous-même par avoir peur du vélo.

Quant à la fatigue compassionnelle, c'est à peu près la même chose que le traumatisme vicariant, exprimé de manière moins "scientifique". C'est lorsque le soignant commence à ressentir les douleurs physiques et mentales des patients dont il s'occupe et lorsqu'il commence lui aussi à développer des symptômes ressemblant à un émoussement affectif. Bref, vidé et lassé, il se mure et se protège et n'est plus bon à rien.

Bon traumatisme vicariant et fatigue compassionnelle ne sont donc que des phénomènes bien connus dans tous les professions d'aide. A moins d'être complètement crétin, on se doute qu'un chirurgien d'un hôpital de campagne en 14-18 pouvait autant morfler psychologiquement que les soldats présents dans les tranchées. Seul un abruti pourrait songer que c'était psychologiquement plus cool d'amputer à la chaine bien à l'abri sous sa toile de tente.

Alors cet ouvrage continuant à enfoncer les portes ouvertes explique qu'il est mieux de ne pas recevoir que des victimes de SSPT à la chaine mais aussi de faire attention à son ressenti. Ces conseils restent minces et me font penser à ceux qui me demandent si je n'en ai pas marre d'écouter les problèmes des gens tout le temps.

Je réponds la plupart du temps que je suis comme un plombier qui vient réparer une fuite. Tandis que la personne est paniquée par l'eau qui jaillit à gros bouillons de la conduite, le plombier efficace ne s'en fait pas parce qu'il sait la réparer. Bref, il s'agit avant tout de nouer une bonne alliance thérapeutique avec le patient puis de mettre en oeuvre des stratégies l'amenant à changer. Après tout est affaire de temps en se souvenant que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

Il ne faut pas non plus verser dans le sentiment de toute puissance en se souvenant que le patient assis en face de soi est un individu différent de soi pour lequel on a une obligation de moyens et non de résultats. Bref, il y a lui et nous et parfois le patient peut être rétif ou ne jamais rien écouter ou même persévérer dans ses conneries. C'est d'ailleurs son droit le plus strict. Si vous vous attendez à une collaboration totale, c'est suspect. C'est soit que le patient en face de vous souffre d'une personnalité dépendante et c'est mal barré soit que vous êtes en train de jouer au psy avec votre poupée ou votre nounours.

Dans les faits, le patient renâcle et a ses propres idées sur son état et ce qu'il attend de la vie. Il ne se laisse pas mettre sous tutelle et vous en mets parfois plein la figure, exigeant de vous des miracles; jugeant que cela ne va pas assez vite, interprétant ce que vous lui dites en mettant vos propos à sa sauce. 

Ce qu'il y a de bien aussi, justement pour éviter cette "fatigue compassionnelle", c'est que vous n'êtes pas obligé de tout tolérer du patient. Vous pouvez filtrer ses propos, préciser les choses, le jeter gentiment quand il dépasse les bornes, soit carrément le foutre à la porte si vous estimez qu'il est allé bien trop loin. Cela permet de se souvenir que même dans la situation d'aidant, on est aussi humain avec des sentiments et une sensibilité propre. Le propre du métier, c'est de supporter bien sur, mais certainement pas de se faire marcher sur la gueule. La souffrance quelle qu'elle soit n'excuse pas tout. Notre profession n'est ni là pour refaire le passé ni pour réparer une injure mais pour aider.

De la même manière, il faut accepter de ne pas savoir, voire de tâtonner,  ou encore d'expliquer que l'on va tenter ceci ou cela pour voir. Il faut toujours se souvenir qu'il s'agit d'objectiver ce qui n'est que subjectif : la détresse psychologique. Il faut aussi se défier des idées toutes faites comme ces schémas, ces modèles explicatifs qui une fois qu'on les a lus n'aident en rien lorsque l'on est face au patient !

Bref si vous n'êtes pas bien formé, à l'instar du plombier compétent venu réparer une fuite, et que vous n'êtes pas armé pour parfois remettre les pendules à l'heure, alors il y a de grandes chances pour qu'un jour vous souffriez de "traumatisme vicariant" ou de "fatigue compassionnelle". Mais dans ce cas, je ne vois pas ce que vous viendrez foutre dans l'exercice de ce métier. Aider pour aider, c'est se vautrer dans un christianisme dévoyé pour jouer les dames de charité.

Ceci dit, je dois être honnête car ce que j'explique ici, le livre le dit même s'il l'exprime moins directement. Fort doctement et comme si c'était les choses les plus intelligentes qu'un ouvrage destiné aux professionnels puisse expliquer, les auteurs édictent qu'il faut être bien formé et être soi-même très stable pour pratiquer une profession d'aide en évitant les fameux "traumatismes vicariants" et autre "fatigue compasionnelle".

D'ailleurs je me serais laissé dire que si vous prenez un jour les commandes d'un A380 en plein vol, il valait mieux être formé si vous ne voulez pas ressentir un gros stress lorsqu'il faudra atterrir. Il semblerait que poser votre A380 sur ventre en ayant oublié de sortir le train entraine un "traumatisme vicariant" et qu'affronter l'incendie qui se déclarerait à bord par la suite puisse donner lieu à une "fatigue compassionnelle" après avoir vu tous vos passager cramer.

Cafing et normalisation !


Lorsque je cesse de fréquenter des gens comme moi, et que je suis en société avec des gens "normaux", il y a des questions que je redoute parce que je ne sais jamais quoi répondre. J'ai alors l'impression d'être un petit garçon perdu dans un monde d'adultes auquel il ne s'intégrera jamais.

L'une des pires questions que l'on puisse me poser, c'est lorsqu'après m’avoir demandé ma profession, on me demande si j'ai des "hobbies". Comme si une vie pleine et entière devait de s'articuler autour d'un travail et de passe-temps, en nombres limités, mais suffisamment chronophages et entrepris sur une période suffisamment longue pour que l'on puisse estimer que la personne qui les pratique est sérieuse et assidue.

Manque de pot, je n'ai pas de "hobbies". Je fais plein de choses mais rien d'assez précis ni d'organisé pour que cela mérite le nom de "hobby" et soit reconnu comme tel par tous ces normopathes qui m'assaillent de questions bêtes. Car si effectivement, je fais des tas de choses, il est bien rare que je persévère dans la même direction. A moins qu'il ne faille considérer que la direction soit justement de ne pas en avoir afin de faire des tas de choses successives, au gré de mes lubies. 

Mais cela ne porte pas de nom. Si l'on peut expliquer aux gens que l'on fait de la cuisine, du patin à glace ou du jogging, il est impossible de leur faire admettre qu'avoir des lubies soit un hobby. Que se passionner successivement pour les viaducs, les hérissons, les marcassins, les caravanes et la smoltification, les planes invasives, etc., est un hobby tout à fait sympathique qui en plus de faire passer le temps permet aussi d'engranger une culture éparse et farfelue. Ce serait plutôt vu comme le signe d'un esprit un peu dérangé et il me faudrait user d'arguments compliqués pour me justifier. Or, justement je n'ai pas à me justifier auprès de personnes dont je me sens trop éloigné.

J'ai cependant besoin de normaliser mes relations quand je suis confronté à ces gens normaux, sans pour autant passer pour un original. Il me faut donc lisser ma personnalité et apparaitre aussi neutre et terne que n'importe qui, un peu comme on transcrirait une partition chiante avec des tas de dièse à la clé en do majeur (les touches blanches du clavier). C'est ainsi qu'un patient me décrivant son nouveau passe-temps, le "land paddle" ou un truc de ce genre, m'a donné une idée. L'important n'est pas de faire quelque chose d'intéressant ni d'intelligent, surtout pas, mais quelque chose de novateur ayant si possible un nom anglais en trouvant à l'adite activité un intérêt significatif.

S'il est certain que personne ne me verra jamais me propulser sur une planche à roulettes au moyen d'un bâton, en revanche il est courant de me voir assis au café, seul en train de lire ou en bonne compagnie. C'est là, une activité à laquelle je peux m'adonner plusieurs heures de suite et ce plusieurs jours d'affilée. Le problème étant que cela ne porte pas de nom prticulier et que ce soit donc vu, non comme une réelle activité, avec ses codes, mais comme une simple perte de temps, un truc de branleur.

Il m'a donc semblé qu'en donnant un nouveau nom à consonance anglo-saxonne et en mettant quelques règles basiques, cette activité pourrait devenir un passe-temps tout à fait convenable prompt à me valoriser auprès des personnes plus convenues que je ne le suis. Je me déclare donc dorénavant adepte du "cafing". Et comme le soulignait Jean sablon qui a fait un trimestre de basket au lycée et qui s'y connait donc bien en catégories sportives, nous on pratique le cafing option terrasse de centre-ville, ce qui en fait un loisir urbain branché et non plus un passe temps de glandos.

Ce serait donc une sorte d'outdoor urban cafing que l'on pratique. Non que l'on ne soit pas doué en pratique indoor mais depuis qu'une loi scélérate prise sous la présidence de Sarkozy, le crétin qui se prenait pour un américain, nous interdit de fumer dans les troquets, on est à la porte comme des chiens.

13 avril, 2014

Educ-Spé !


C'est amusant. Je viens d'aller voir mon mail et j'ai deux messages. Le premier émanait d'un patiente qui m'engueulait.  Moi qui suis un petit être tout sensible doté d'une humeur toujours égale, cela me fait drôle de me faire engueuler alors que je ne le mérite pas, simplement parce qu'on me saute dessus sans prendre la peine de comprendre ce que je dis. Alors j'ai pris sur moi et j'ai répondu sagement et gentiment à la dame. Puis, j'ai séché mes petits yeux et j'ai ouvert le second message qui s'est révélé nettement plus agréable. 

Dans celui-ci, le patient dressait un véritable panégyrique de ma petite personne, soulignant ma grande maitrise de la clinique, laquelle viendrait forcément d'une intelligence aussi impressionnante que rare, s'épanouissant telle une Renouée du Japon en terrain rudéralisé. C'était très bien vu et très aimable de sa part même si cela m'a mis un peu mal à l'aise puisque ce que ce brave garçon semble trouver génial me semble assez basique. Mais après tout, Mozart lui-même ne devait pas s'étonner de ses propres créations ! Enfin, j'ai relu sa prose deux ou trois fois parce qu'il m'a fait oublier tous les vilains reproches injustifiés du précédent message. C'était un baume apaisant après de terribles griffures ! Cela m'a fait réfléchir sur la manière dont j'entreprenais mon travail.

Il faut dire que la veille, le dernier patient que j'aie vu avait été assez direct même si je ne lui en ai pas voulu. Étant travailleur social et se sentant en confiance avec moi, il a dit pis que pendre des psychologues estimant qu'ils constituaient une sorte de caste de cons verbeux toujours perchés mais incapables d'apporter une aide efficace à quiconque. Il venait pour un problème professionnel et je pense l'avoir bien conseillé. Du moins il était content comme tout. Il était à l'aise, il me parlait comme à un collègue de boulot et c'était plutôt bien, vu que dans ma profession, ce qui compte c'est l'alliance thérapeutique.

Comme on arrivait à la fin de l'entretien, au mépris de toute règle déontologique qui aurait voulu qu'au nom de la sacro-sainte neutralité, je le laissa dans sa mouise, je me suis lâché. Je lui ai dit que, loin de moi la volonté de jouir du privilège que me donnaient les vingt ans que j'avais de plus que lui en lui assénant mes vérités à la face, je lui conseillais toutefois de ne pas entreprendre ce qu'il voulait, parce que c'était un peu idiot, mais au contraire de faire autre chose. Alors là, le petit pépère a semblé interloqué. Parce qu'il trouvait sans doute que les psys étaient trop souvent des cons verbeux mais que lorsque l'un d'eux passait à l'acte en se départissant de sa réserve pour prendre partie et le conseiller utilement, cela lui faisait tout drôle.

Alors comme il était chez le psy, il a essayé d'en avoir pour son argent et c'est lui qui jargonnait. Mais moi je lui ai redit la même chose, lui conseillant d'abandonner son projet que je trouvais idiot et immature pour adopter une autre stratégie. Et comme il était éducateur spécialisé, je lui ai demandé quel conseils il donnerait à une jeune ayant un problème similaire au sien. Et là, il m'a répondu qu'effectivement il dirait la même chose que ce que je venais de lui dire. Alors j'ai rajouté que s'il pensait que mon conseil était juste et qu'habituellement les confrères en faisaient trop, pourquoi me reprochait-il justement de ne pas en faire assez ? 

Sans doute que mon pragmatisme bouleversait un peu sa vision du monde dans lequel, le psy est un âne totalement perché tandis que l'éducateur spécialisé se coltine le réel ! Finalement en vouloir aux psys l'arrangeait bien en lui permettant de se rehausser, un peu comme l'ouvrier s'en prendrait à l'ingénieur, ou le maçon à l'architecte, en se disant "ouaip mais de toute manière, c'est nous qu'on bosse vraiment et pas lui". J'ai trouvé cela amusant et je le lui ai dit. Et là, il m'a avoué qu'il voulait finir ses études de psycho afin d'être psychologue. Bref, le mouflet ne disait pas que des bêtises quant à ma profession tout en ayant des réflexions corporatistes teintées de frustration telles que pourrait en avoir un adjudant-chef efficace face aux galons du lieutenant.

Comme c'était le dernier de la journée, on est sorti vers vingt et une heure trente et on a pris le métro ensemble. Et là, il m'a dit qu'il n'avait jamais vu de psy comme moi et que j'aurais fait un bon éducateur spécialisé. Je lui ai dit qu'il ferait un très bon psy aussi. Lui et moi étions contents. Cela faisait de lui un sous-off' capable de monter en grade et de moi, un officier n'hésitant pas à ôter ses galons pour se coltiner avec la piétaille. C'était chouette comme dans un film, comme dans Le jour le plus long quand Mitchum s'adresse au petit caporal qui va faire exploser la batterie allemande d'Omaha beach avec un bangalore ! Bref, lui et moi, on s'est fait reluire à coups de compliments sincères et grandiloquents.

Ceci dit, sur le fond, il n'avait pas tort. Quand je me suis installé voici bien des années, un vieux psychiatre de mes amis m'avait mis en garde, m'expliquant qu'il y avait plein de psys à Paris. Je lui avais alors dit, que contrairement à lui, je connaissais la galère des lettres de motivation et des entretiens et que personne ne m'avait jamais attendu. Puis, je lui avais expliqué qu'il fallait aussi adopter un savoir faire différentiel permettant de se distinguer de l'offre pléthorique. Parce que, si c'était pour faire comme la plupart de mes collèges, s'asseoir et faire hmm-hmm, autant renoncer et retourner au droit.

Bref, j'avais creusé le sujet et m'étais dit que mes avatanges seraient de dédramatiser, de coller au réel et de me souvenir que j'étais un putain de prestataire de service et qu'à ce titre, j'étais rémunéré contre une prestation réelle. Bref, le promoteur immobilier que j'étais vivait encore et moi et passait des immeubles aux personnes. C'était basique et bourrin mais c'était ainsi. En bon capricorne ayant de la glaise aux godillots, il ne faudrait jamais s'attendre de ma part à des envolées lyriques mais à du concret. C'est pour cela que je me définis toujours comme un maçon, le mec qui fait les fondations et les murs et rien de plus.

Ce petit con (le terme est affectueux) avait donc raison, je bosse sans doute comme un éduc-spé, comme un de ces mecs qu'on envoie aider des populations ciblées (djeuns, toxicos, sdf, etc.) et qui sont chargés de les insérer. Sauf que ma population à moi, celle que je fréquente le plus dans mon cabinet et notamment par l’entremise de ce blog, est composée de gens dont le niveau intellectuel et social ne mettra jamais en face d'éducateurs spécialisés. J'injecte une grosse dose de réel comme une toupie vous balancerait du béton pour couler une dalle !

C'est pour cela que parler de papa et de maman m'ennuie. Non que ce ne soit pas intéressant ou nécessaire parfois, mais qu'une fois qu'on ait épuisé le sujet, on se demande toujours : ok et après, on fait quoi ? On prend une baguette magique et on recommence sa vie ? Le réel c'est justement d'admettre que quelque soientt les parents qu'ont ait eu, on va commencer à faire avec et construire sur sa propre histoire. Parfois, si les débuts ont été difficiles, il faudra juste des fondations spéciales, enfoncer des pieux à cinquante mètres pour tenir la structure. Mais, on y arrivera.

L'important, c'est de construire, c'est de s'incarner enfin !

11 avril, 2014

Tinder et dysmorphophobie !


Et pan, je reçois une nouvelle patiente, jolie en plus, qui me parle de tout un tas de trucs. Je ne me souviens plus des propos que nous tenions. Sans doute en avait-elle marre de son caractère pour telle ou telle raison, toujours est-il que je lui ai expliqué que je n'avais pas les moyens de changer le caractère de quelqu'un. Tout au plus, pouvait-on arrondir les angles, améliorer l'insertion sociale d'un individu en attirant son attention sur ses comportements mais jamais changer radicalement son caractère. Et puis comme je l'ai dit mille fois, je ne suis pas directeur de la norme et je n'ai pas vocation à standardiser les gens. Les IEP et les écoles de commerce font cela bien mieux que moi.

Comme elle soulignait cette volonté de changer de caractère, je lui expliquai donc qu'à défaut d'en avoir moi-même les capacités, elle trouverait sans doute un neurochirurgien peu scrupuleux dans quelque pays perdu pour pratiquer une lobotomie payable en liquide. C'est facile à faire, deux coups de pic à glace aux coins des yeux et hop, le tour est joué. dommage que le grand Freeman, un homme qui a contribué à faire aimer la psychiatrie, soit mort parce qu'avec son orbitoclaste, il faisait des miracles !

Et voici que ma patiente poursuit en m'expliquant qu'en plus, il pourra en profiter pour lui faire une liposuccion puis pourquoi pas, lui refaire les dents. Et moi je poursuis "et la tête alouette". Et c'est vraiment le plus amusant, cette tendance qu'ont les femmes à toujours être au bord de la dysmorphophobie, cette crainte obsédante d'être laide.

Dans les formes les plus courantes, il est certain que le fait de devoir plaire est un enjeu perpétuel pour les femmes. A cela se rajoute la compétition sexuelle qui s'exerce entre elles, quand les plus jeunes ou les plus jolies font de l'ombre aux autres. Enfin l'époque elle-même génère nécessairement une hausse de ces comportements. Entre les photos perpétuellement retouchées qui laissent croire en l'existence de plastiques parfaites et les sites de rencontre où seule la photo semble importante au détriment de la personnalité, il est certain qu'être belle comme dans un magazine est un atout !

Quelle manne inespérée pour les chirurgiens esthétiques et les nutritionnistes. J'en parlais récemment à un gynécologue auquel je disais que je ne comprenais pas pourquoi il se cassait la tête à risquer des poursuites judiciaires en cas d'accouchement problématique alors que je connais un nutritionniste qui se fait cent-quarante euros par séance de vingt minutes avec pour tout investissement une balance ! Si en plus vous avez fait mincir une star, alors c'est le livre et le succès assuré !

Jeudi soir l'un de mes jeunes patients m'a ainsi fait une démonstration de Tinder, l'application de rencontres en vogue. Connecté sur son Ipad, il a juste regardé dans un rayon de deux kilomètres autour de mon cabinet les profils de jeunes femmes qui étaient présentes. Et là, j'ai été estomaqué. Moi qui pensais qu'il prendrait un minimum de temps pour se renseigner sur les jeunes femmes, que dalle ! A une vitesse ahurissante, je l'ai vu glisser vers la droite de l'écran celles qui lui plaisaient et virer vers la gauche de l'écran celles qui ne lui plaisaient pas. 

Une trieuse à pommes de terre n'aurait pas été plus vite que lui ! Comme j'en avais tout de même vu deux ou trois qu'il avait virées et me semblaient pourtant jolies, je me suis risqué à lui faire remarquer. Alors d'un index expert il a remis les dernières photos et il en a gardé une de plus en m'expliquant en quoi certaines lui plaisaient et d'autres non. Ses explications me semblent un peu confuses mais je sens que plus c'est posé, plus cela ressemble à un mannequin, mieux c'est.

Dans les faits, en termes de mannequins on n'est pas vraiment au défilé Chanel, on est plutôt dans la gogo danseuse d'une boîte de province ou d'une Miss camping. C'est vraiment, j'aime, j'aime pas. Aucune procédure d'appel n'est prévue. La notion de charme n'existe pas. Quant à al personnalité, n'en parlons pas ! On est dans le registre du tout petit enfant qui saisit son jouet Smoby simplement parce que la couleur vive lui plait ou qu'il fait du bruit quand on le remue !

Quand on voit cela, même si je n'en fais pas une généralité, je comprends que les tendances anorexiques et dysmorphophobiques aient de beaux jours devant elles.

Tinder en action !


07 avril, 2014

A la semaine prochaine !


Bon, un dernier marcassin pour la route et je m'arrête. J'ai écrit je ne sais combien d'articles. Ce n'est pas évident de faire vivre un blog. Et encore moins, lorsque comme moi vous croulez sous les rendez-vous et que votre vie est un apostolat destiné à soulager la souffrance mentale des affligés. Mais bon la canonisation est à ce prix ! En plus si je bâtis une chapelle, ça me fera des points en plus ! Malin le mec non ?

Et puis avec toutes ces bêtises, je viens de me faire choper par mon épouse à jouer Dancing Queen au piano en chantonnant ! J'ai eu beau lui dire que c'était à cause d'un article du blog, elle ne l'a pas cru. Ensuite, je lui ai dit que c'était à titre d'exercice parce qu'une partition en sol dièse avec trois dièses à la clé c'est chiant à jouer, elle ne l'a pas cru pour autant.

Elle m'a juste dit que j'avais le droit de jouer du Abba, que c'était très joli et mélodieux comme chanson. Alors je lui ai dit qu'elle exagérait et elle m'a répondu gentiment que ce n'était pas interdit d'aimer Abba en rajoutant que d'ailleurs je devais même adorer Abba puisque j'avais dansé sur Dancing Queen au Winter Garden Theater de New-York en 2010 !

Mais putain puisque c'était le final de la comédie musicale et que tout le monde dansait je n'allais pas rester cloué sur le fauteuil comme un putain d'autiste (pardon pour les autistes) ! Même le Gringeot aurait dansé que j'ai dit à mon épouse. Et elle m'a répondu que le jour où on verrait le Gringeot danser sur Dancing Queen n'était pas encore venu ! Et ben, moi je suis sur que dans la même situation le Gringeot aurait dansé parce c'est comme ça, qu'on se laisse entrainer par la foule et l'ambiance. Et puis non c'est vrai que le Gringeot ne danse pas mais pas parce qu'il n'aime pas ça, mais simplement parce qu'il n'est pas gracieux comme garçon. Alors que moi ... c'est vrai que je bouge bien. C'est mon côté balance, ça n'a pas que des désavantages quoi !

En tout cas, Lapinou aurait dansé lui que j'ai dit à mon épouse. Ce à quoi elle a répondu qu'un jeune type qui adore porter des t-shirts roses n'était pas non plus un modèle de virilité. Alors j'ai dit que justement moi je ne portais jamais de rose mais que j'aimais le noir !!! Pfff, ah la la, faut toujours se justifier même quand on joue du piano. Je ne vais pas jouer "Tiens voilà du boudin" tout de même !!

Putain, je peux rien faire ! J'en ai marre de Mars en Balance. Tant pis je boude, je vais regarder les pages déco de Elle pour la peine ! 


Alors c'est pas un méga symbole phallique ce Pleyel 3 bis ? Avec sa queue et sa gueule grande ouverte, la symbolique est pourtant claire ! Et pourtant, c'est joli et agréable à regarder. C'est Mars en Balance ça !

Mars en Balance - Merci Chaton !


Bon durant des années j'ai vécu en sachant que j'avais Mars en Balance dans mon thème astral. Et quand on a mon âge et que les seuls livres sérieux (pour ceux qui trouvent cela sérieux bien sur) d'astrologie sont écrits par Hadès et André Barbault, c'est pas la joie. Partisans d'une astrologie déterminisme, ils ont vite fait d'assigner à résidence où en fonction de telle position de tel aspect de votre ciel natal vous serez soit prix Nobel soit tueur à gage, à moins bien sur que vous ne sombriez dans a déchéance vous contentant de faire les poubelles pour vous sustenter.

Mars en Balance, c'est un peu le dieu de la guerre pris sur le fait alors qu'il portait des porte-jarretelles sous son uniforme. La balance  à priori, c'est doux et mignon, c'est l'équité, la mesure en toute chose et on est bien loin du fracas des armes. Mars en revanche tout le monde connait, c'est couillu ! J'avais d'ailleurs parlé de cela dans un très vieil article dans lequel je vous confiais mes doutes et mes angoisses.

Ainsi, le fait que j'aie toujours rêvé de me faire une minivague et de me décolorer en blond, c'est mon Mars en Balance ? (*) Et donc, le fait que j'adore les magasins de décorations et je peux passer des heures à regarder des catalogues de papiers peints, ce serait aussi du à mon Mars en Balance ? (**) J'en tremblais d'avance, me sentant pris au piège, songeant que ma masculinité serait aussi vaine que celle de l’éphèbe qui après avoir manié la fonte dans une salle de sport s'en irait déjeuner dans le Marais plutôt que d'abattre un arbre.

Le plus amusant dans l'histoire est que tout récemment un jeune patient qui me lisait depuis des années m'ait appris que lui aussi avait Mars en Balance. Bon, j'aurais pu lui dire d'abandonner et de faire comme moi en tentant de survivre en fake, en crypto-gay, en dissimulant derrière un apparent intérêt pour la moto sa passion pour les biscuits de Sèvres (***) ou son gout pour les comédies musicales (****) !

Dans les faits, je lui ai dit que cet article ancien était uniquement comique mais qu'il ne reposait sur rien de sérieux. Que l'astrologie, dont j'adore parler ici, n'était pas l'essence des thérapies que je prodiguais, loin s'en faut. Je ne suis pas astrologue bien sur. Mais comme il semblait un peu inquiet tout de même, je l'ai rassuré sur la signification exacte de Mars en Balance et sur le fait qu'il n'est pas interdit d'aimer l’astrologie mais que l'astrolâtrie, en tant que dépendance, est à combattre. Rien n'est dramatique, ni jamais inscrit au fer rouge dans un prétendu thème ! Méfiez-vous toujours des Cassandre qui vous annonce ce genre d'âneries définitives : ah tu es capricorne, tu dois être triste et chiant !

Mais à toutes fins utiles, j'ai demandé à l'ingénieur chamane de rédiger un article sur le sujet. Voilà donc qui clôt définitivement le sujet de Mars en Balance dont je suis maintenant très fier. Ca veut jsute dire que je suis un mec cool et sympa et calme, un peu comme David Carradine dans Kung Fu, une vielle série, mais que je peux mettre des mandales si nécessaire quand on me fait chier. J'ai un côté moine Shaolin, dans le genre zen et tout mais qu'il ne faut pas faire chier parce qu'à défaut d'agir, il peut réagir. Voilà tout !

Bon, je suis peut-être moins leste et physique qu'un Shaolin mais ça reste encore à prouver. Et puis quand je voyais la série, il m'énervait à toujours se prendre des claques sans réagir David Carradine. Il était super balèze en karaté et il se faisait rosser comme un âne par le premier venu. Comme quoi, je ne suis pas aussi pacifiste que lui. Je suis juste un peu Shaolin sur les bords mais pas trop quoi. Je suis mesuré dans mon attitude de Shaolin parce que justement j'ai Mars en Balance !

Voilà donc qui clôt quarante ans d'angoisse ! Merci à Chaton pour cet article magistral même si le dernier paragraphe, dans lequel il fat un parallèle avec la sexualité des papes, me semble totalement infondé et plutôt destiné à me mettre un petit taquet gentil par blog interposé. Ah quel coquinou cet ingénieur chamane tout de même !

Bon, je précise évidemment que :
(*) : je n'ai jamais songé à me faire faire une minivague ni à me décolorer en blond ;
(**) : que je me tape des catalogues de papiers peints ;
(***) : que je ne me passionne pas pour les biscuits de Sèvres même si je sais ce que c'est parce que je suis cultivé comme pas possible !
(****) : que je ne suis pas fan des comédies musicales même si je suis allé voir Mamma Mia à New-York. J'ai du danser à la fin debout entre les fauteuils mais de toute manière tout le monde le faisait et ça ne prouve rien du tout. Et même si mon épouse m'a filmé, j'ai détruit la carte mémoire de l'appareil photo et il n'y a plus aucune trace.

Bon, sur ce, je vais m'écouter un peu d'Abba ! Dancing Queen ça me fait bouger ! Je vais me mettre à mon Pleyel 3bis et jouer un peu :

You are the Dancing Queen, young and sweet, only seventeen
Dancing Queen, feel the beat from the tambourine
You can dance, you can jive, having the time of your life
See that girl, watch that scene, dig in the Dancing Queen


Putain Carradine avait Mars en Balance et quand on voit comment il est mort ...

Et encore un !


Ayant écrit mes articles pour la semaine, il est temps de conclure en vous proposant une photo de marcassin goutant lui aussi un repos mérité !

Sinon pour ma future chapelle, je pensais à Notre-Dame des Ours mais je me suis dit que Notre-Dame des Ours et des Chatons, ce serait bien aussi, même si la gravure de la plaque de marbre me coutera plus cher vu qu'il y a plus de lettres. C'est vrai que les ours, on en parle tout de même. Youk, du film L'Ours, et Knut, l'ourson du Zoo de Berlin, furent en leur temps des vedettes et l'on se soucie de l'impact du prétendu réchauffement climatique sur la vie des ours blancs.

Mais qui se soucient des chatons. Tout le monde trouve cela mignon mais n'empêche qu'on les noie à la naissance ou qu'on stérilise les chattes très jeunes pour leur éviter les grossesses. De là à dire qu'il y a un plan mondial anti-chatons, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Mais la question reste ouverte. 

Pourtant je n'aime pas trop les chats adultes. Je trouve ça un peu con un chat, en tout cas nettement moins intelligent qu'un chien qui au moins vous fait la fête en remuant la queue et en bavant de joie. D'ailleurs quand Laurence avait pris un chat, j'avais fait la gueule. Je lui avais dit qu'un chien aurait été mieux. Elle m'avait dit qu'étant parfois absente de chez elle, c'était plus simple avec un chat, je n'avais rien voulu entendre. Muré dans un silence boudeur, j'avais juste murmuré que les chats c'était tout pourri.

Après dernière question, est-ce que donner un tel nom à une chapelle, fut-il sincère, est blasphématoire ? Parce que je ne voudrais pas qu’après ma mort, une fois devant Saint-Pierre, ce dernier ne me dise : "ah oui c'est toi le gros con qui déconne avec les noms de chapelle ? Tiens direct en enfer avec les socialistes, ça t'apprendra à faire des blagues".

Je pourrais en parler à un prêtre et le convaincre de ma sincérité mais j'ai un peu peur. Non qu'il juge ma démarche blasphématoire mais me dise simplement : "monsieur vous avez manifestement bu alors allez cuver et revenez à jeun".

Ca sonne pourtant bien Notre-Dame des Ours et des Chatons non ? Mais peut-être que je ne mettrai pas "chatons" dans le nom. C'est trop long. A la limite, je pourrais faire uen seconde chapelle que j'appelerai Notre-Dame des Chatons. Mais si j'aligne les chapelles dans le jardin, ça risque de faire cimetière. 

Et ça mon épouse ne voudra pas. Une fois, j'avais eu l'idée lumineuse de mettre de fausses pierres tombales dans un coin où l'on ne va jamais. Soucieux de l'égalité des sexes, j'avais soumis ma fabuleuse idée à mon épouse, persuadée qu'elle y verrait l'émanation de mon génie. Que dalle ! Elle m'a juste dit que j'avais parfois de drôles d'idées. Je lui aurais avoué que j'étais nécrophile que ça n'aurait pas été pire !

Bon je vais en rester à une seule chapelle que j'appellerai Notre-Dame des Ours. Je ne peux jamais rien faire de toute manière. On bride mon génie !

Gringeothérapie !


Deux patients lecteurs de mon blog m'ont parlé récemment du Gringeot, figure récurrente de ce blog. Le Gringeot qui représente la force brute, qui est une sorte d'allégorie de la virilité vers laquelle tout le monde tend sans jamais pouvoir l'atteindre. Le Gringeot, entéléchie aristotélicienne, combinant puissance et acte réunis dans un formidable mouvement de bassin pénétrant le monde d'un sexe d'airain !

Autant vous dire que le Gringeot est autant craint et admiré que détesté. Il représente autant le but à atteindre que la limite à dépasser pour tenter d'exister de manière autonome. Freudien à mes heures, je brûle le complexe d'Oedipe pour lui substituer le novateur complexe du Gringeot ! Rassurez-vous, un livre, que dis-je une somme, est en préparation afin d’étudier ce complexe du Gringeot ! Moi qui n savais pas quoi écrire lorsque deux grands éditeurs frappèrent à ma porte, persuadés que je pourrais leur fournir un best-seller, j'ai maintenant un projet et de la matière !

Bien sur les hommes me parlent du Gringeot et l'on sent bien cette dualité, ce mouvement d'aller et retour entre un respect teinté d’effroi envers un homme dont j'ai fait le paradigme de la virilité, combinant la force brute et les idées simples, mais aussi envers celui qu'il faut tuer symboliquement pour lui survivre. Le Gringeot sera donc dans les années à venir l'épicentre de mon nouveau système de thérapie que j'appellerai naturellement la gringeothérapie© !

C'est ainsi qu'un motard me consultant, alors que nous parlions m'expliqua doctement que souvent les gens comme le Gringeot étaient apparemment des brutasses mais, soumis à une trop forte pression, s’effondraient souvent comme des jeunes filles chlorotiques. Ainsi le Gringeot, pourtant assis tel un centaure mécanique sur son énorme Harley-Davidson, est assimilé à une jeune fille ! J'ai immédiatement senti le défi inconscient. Remettant mes lorgnons j'ai fait hmm-hmm en lui demandant de poursuivre. On est là dans le cas classique où le jeune guerrier défie le vieux dans un combat rituel ! Lévy-Strauss aurait été à la fête s'il avait entendu cela !

Plus récemment, un autre m'expliquait ses peurs curieuses (une phobie simple) tout en souhaitant me convaincre de son courage physique. Il m'expliqua ainsi pour illustrer ses propos que si n'importe qui, fut-ce un tueur à gage serbe, un tchétchène voire le Gringeot était en bas de chez lui et l'attendait, cela ne lui ferait pas peur ! Imaginez donc que dans le panthéon personnel de la violence de ce cher patient figurent par ordre de danger, le tueur à gage slave, le guerrier farouche dont le symbole est le loup mais au dessus de tout cela, le Gringeot lui-même !

Bon après qu'il eut parlé de trotteur, j'ai tenté de changer de discussion et de parler de cela au Gringeot mais il n'a pas du saisir le symbolisme de ces situations dans toute leur saveur. Il s'est contenté de me répondre :" 'culés kivienne" ce que j'ai pu traduire par "que ces damnés sodomites viennent donc se frotter à moi et il leur en cuira".

C'est un peu le problème avec le Gringeot. Quand je publierai des textes scientifiques jetant les bases de la Gringeothérapie©, pour laquelle j'envisage un avenir encore plus radieux que celui de la psychanalyse, il faudra que je le décrive plus que je ne le montre.

Les gens ne sont pas encore prêts !

Statophobie !

L'état est bon pour nous !

J'ai eu de nombreux patients phobiques quoique cela touche essentiellement les femmes. J'ai eu des agoraphobes, des claustrophobes et des émétophobes et d'autres encore, je vous en passe et des meilleures !

Depuis quelques années, et sans doute qu'ils sont enclins à me consulter parce que je me réclame libéral, je reçois des gens qui sont statophobes. C'est à dire que là où tout un chacun, ayant reçu, admis et compris le catéchisme républicain, serait tenté de voir le progrès d'un état de plus en plus obèse ayant le souci de régir l'ensemble de notre vie pour notre plus grand bien, eux y voient un danger !

Aussi fou que cela semble, ils ne font pas confiance à la justice de leur pays, se méfient des élus tout particulièrement, conspuent les fonctionnaires et jugent attentatoires à leur liberté les irruptions étatiques dans tous les domaines de la vie civile ! A croire qu'ils rejettent notre société civile fondée sur le pacte social et seraient plus heureux dans un état de nature ! Incroyable !

Mais trève de plaisanterie, puisque je parle sérieusement. De plus en plus, l'état fait peur. Les récents événements donnent à penser à certains que loin de les protéger l'état ne serait qu'une fiction constituée par un groupement de personnes tout occupé à sa réélection et financé par des lobbies divers et variés. Fichtre nous ne sommes pas loin de la théorie du complot ! Brr..., ça fait peur !

Certes le traitement pénal apparemment différent selon que l'on soit pris dans la Manif pour tous ou dans une opération menée par des Antifas pourrait donner à réfléchir. Mais comment préférer des crânes rasés suivant la Barjot à des chevelus animés par le vivre ensemble ! De même, des esprits chagrins se demandent sans doute ce qu'est devenu notre bon ami Cahuzac. Je suppose simplement que notre ancien ministre prépare sa défense soigneusement dans sa retraite tandis qu'un juge instruit l'affaire sereinement à l'abri des passions ! 

Et les pires auront carrément des soupçons quant aux déclarations de patrimoine de nos élus alors que certains poussent pourtant la transparence jusqu'à déclarer jusqu'à leurs vélos. Certains soulignent aussi que la France soit aussi devenue championne de la suppression des contenus Twitter (Trotteur pour le Gringeot) comme une insoutenable atteinte à la liberté d'expression alors qu'il s'agit, à n'en pas douter, d'une saine opération de police destinée à éloigner des fâcheux du débat démocratique soigneusement encadré pour notre bien. D'ailleurs, si vous ne me croyez pas, lisez vos journaux, et vous verrez que Manuel Valls est accusé d'être un libéral ! Même le Huffingtonpost l'écrit ! Et un libéral aime toujours la liberté. Alors pourquoi se plaindre !

Que n'entend-on pas ?! Bien entendu, je ne vais jamais dans leur sens et je laisse ces grands paranoïaques à leurs idées tout en tentant de les ramener à de plus saines réalités. Pour ma part, qu'il s'agisse des élus ou de la justice, je fais une confiance absolue à ceux qui décident pour moi parce que je sais qu'ils ont bien plus de hauteur de vue que je n'en ai. Fidèle à l'enseignement de l'Angkar, qui n'est qu'un des avatars nombreux du socialisme, j'affectionne d'être comme un bœuf. A quoi bon lever la tête de mon sillon puisque d'autres savent ce qui est bon pour moi ? Je sais que j'appartiens à une grande démocratie et j'en suis fier ! 

Quand je pense qu'un de mes chers patients a osé me dire qu'en tant que mâle blanc chrétien hétérosexuel et solvable, il se sentait comme un lapin à l'ouverture de la chasse. Après tout il n'a qu'à faire comme moi qui appartiens à la même catégorie et se dire qu'il est ontologiquement coupable même s'il ne sait pas de quoi. De la variole des indiens à la traite négrière, en passant par les femmes battues, c'est notre faute. Tant pis si on n'a jamais frappé une femme ou vendu un individu, il suffit de se dire qu'on aurait peut-être pu le faire et cela suffit à régler le problème. Le doute ne doit pas profiter à l'accusé, ce serait lui laisser trop de liberté de manœuvre.

Bon si effectivement ces statophobes avaient quelques raisons de redouter l'iniquité de l'état ? Si dans ce salmigondis paranoïaque, surnageaient quelques craintes légitimes ? Alors dans ce cas, que faire ? En appeler au putsch et à la révolution ? Personnellement je n'ai rien d'un factieux et je ne me vois pas encourager les gens à prendre les armes. Ce ne sont pas mes idées et encore moins mes fonctions.

En revanche j'ai pu noter que mes statophobes souffraient tous d'un grand isolement social, noyés qu'ils sont avec leurs idées sur l'état au milieux de statophiles convaincus. De ces statophiles qui, pour peu que vous émettiez la moindre soupçon sur l'avenir du monde ou la corruption des élus, vous répondent aussi sec : ah non tu ne vas pas croire à la théorie du complot ! C'est sur que passer sa vie à se faire traiter d'illuminé, de paranoïaque ou encore de poujadiste n'aide pas à retrouver le chemin de la santé mentale.

Alors à tous ces statophobes, convaincus à tort ou à raison que l'état est mauvais, je conseille de trouver des gens comme eux, de parler, d'échanger afin de ne plus souffrir de cet isolement terrible. Dans la même veine, on peut aussi trinquer (avec modération) à la santé des élus et des corps constituée en leur souhaitant une chiasse ou la vérole, sachant que l'un et l'autre se soigne très bien de nos jours.

Pour ma part, quand parfois, je me sens moi aussi statophobe, je me reprends, je me souviens des stoïciens que j'ai mus mais aussi du fait que je sois né sous le signe du temps et je fais mienne cette phrase :  "Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre". Lao Tseu devait être capricorne ! 

Bref, amis statophobes, ne restez pas seuls, fréquentez des gens qui pensent comme vous, sur le net ou, c'est encore mieux, dans la vraie vie. Ayez de l'humour en toutes circonstantes. 

Et surtout gardez la foi !

Chez Audiard !


J'ai vu récemment le Gringeot. Et comme de bien entendu, je me suis retrouvé plongé dans un film de Lautner dialogué par Audiard ! Il faut dire que le Gringeot avait suivi la campagne électorale des municipales et qu'il avait son mot à dire ! Le Gringeot, il aime pas trop les cocos ni les socialos faut dire. Alors, le dimanche après midi, sitôt son repas ingéré, il se sert son petit café dans un mazagran et son verre de fine sur sa toile cirée dans sa cuisine, pour ne pas salir le salon, et il regarde BFM en boucle sur son téléviseur Radiola noir et blanc (36cm).

Comme il le dit : "avec un décodeur TNT, elle marche encore très bien alors pourquoi la jeter ! La couleur, on s'en fout après tout". Ah la sagesse un peu avaricieuse du taureau qui sait compter et ne dépensera jamais plus que nécessaire. Oh la prudence toute taurine face au progrès dont on ne s’approprie que peu à peu  les derniers bienfaits en se méfiant de la nouveauté !

C'est ainsi qu'il me fit une réflexion frappée au coin du bon sens en me parlant de trotteur ! Pour ne pas l’incommoder par une moquerie méchante et malvenue, je le laissai poursuivre afin de savoir ce que pouvait bien ficher un trotteur dans une conversation politique. Je n'ai jamais connu de passion du Gringeot pour le turf et je ne sache pas qu'il aurait été à Vincennes suivre des courses de trot attelé. Si le Gringeot est un motard dans l'âme, je ne le voyais pas sur un sulky ! Il est beaucoup trop massif pour un frêle cheval de course. Pour le tracter, il aurait fallu atteler au moins huit percherons comme on faisait en 14-18 pour tirer une batterie de 75, canon et caisson d'obus compris !

Il continua donc de soliloquer me parlant de ce fameux trotteur sur lesquels les politiciens de tous bords dégoisaient à longue de journée pour raconter des conneries et des menteries plus grosses qu'eux. Puis, touché par la grâce, il m'expliqua : "et puis d'abord comment on sait que c'est leur trotteur puisque je peux ouvrir un compte trotteur en prenant ton nom et personne n'en saura rien et on croira que c'est toi quand même ! Hein, comment on sait que c'est eux d'abord ? Hein ?".

Comme l'assemblée l'écoutait sans rien dire, il poursuivi tout seul en maugréant et pestant après ce monde devenu bien trop moderne et surtout rapide pour lui en nous assénant : "de toute manière, moi ces conneries c'est pas mon truc. Fracbouque et Trotteur, je m'en cogne. Si j'ai un truc à dire à quelqu'un je l'appelle et je lui dis, j'ai pas besoin d'un réseau social".

Nous comprimes enfin que ce fameux trotteur n'avait qu'un lointain rapport avec les courses hippiques mais qu'ils 'agissait de Twitter, le réseau bien connu. Et bien, sur chers lecteurs, vous aurez saisi que ce que ce bon Gringeot nomme Fracbouque est évidemment Facebook, l'autre leader des réseaux sociaux.

06 avril, 2014

Lubies en tous genres !


Hier je me suis tapé un article passionnant sur les akènes parce que je m'intéressais aux fruits indéhiscents. Maintenant, lorsque la saison venue, les fruits des érables tomberont en tourbillonnant, je pourrais m'exclamer : oh les jolis disamares ! Je dois évidemment ces connaissances loufoques au fait que j'adore lire, que ce soit une drogue qui fait que je lis tout et n'importe quoi !

Par exemple avant de me passionner pour les akènes et les samares, je lisais un super article sur la Renouée du Japon dont on dit le plus grand mal alors qu'en fait, si on entretenait mieux les terrains, il n'y en aurait pas autant. Et puis au pire, on n'a qu'à lâcher des chèvres des fossés et elles régleront leurs sort à ces damnées renoues un peu trop envahissantes. Et voilà, que j'ai lu tout ce qui concernait les races caprines. C'est inutile mais sait-on jamais ?

C'est ainsi que voici quelques semaines, mais ne demandez pas pourquoi, un de mes patients me parlait de caravane, sans doute pour souligner une anecdote. Il m'entretenait des autoroutes lorsque les vacances sont venues et qu'elles sont encombrées par les berlines de couleurs vives de nos amis hollandais tractant souvent des caravanes. Et je ne sais pourquoi, il me parle de "petites caravanes toutes rondes". Et moi de lui répondre doctement : sans doute une Eriba Puck. 

C'est sorti comme ça et il a été étonné parce que ce n'est pas souvent que chez son psy on parle de caravanes allemandes ou de caravanes en général. Il me demande alors si je suis un afficionado du camping et je lui réponds que non, que je n'ai jamais campé de ma vie, sauf quand j'étais scout mais que c'était sous de grandes tentes. De toute manière, je ne suis resté qu'un an scout, je n'aimais pas les groupes, ni marcher des kilomètres alors qu'on aurait pu prendre une voiture, ni construire des meubles tout nuls en bois.

Je remercie le ciel de ne pas m'avoir fait naitre aux USA ! Ce que cela m'aurait fait chier que mon père après avoir joué avec moi au base-ball en me lançant une balle, m'emmène en Pick-up camper pour aller pêcher dans une forêt paumée ! Moi qui n'aime ni le camping, et encore moins le sport, je pense que pour un père américain, j'aurais été un très mauvais fils ! On m'aurait accusé d'être gay et on m'aurait emmené chez le pasteur ou alors, on m'aurait inscrit au club d'échecs ! Putain que je suis content de ne pas être américain ! 

En fait de la même manière, que la Renouée du Japon m'a conduit au chèvres puis aux akènes et aux samares, un sujet quelconque m'a mené un jour aux caravanes. Et de la même manière que la chèvre des fossés mange n'importe quoi, je lis n'importe quoi, tant et si bien que de fil en aiguille, j'ai débarqué sur ce blog que j'ai complètement lu ! Et puis tant qu'à faire, comme je me passionnais pour le sujet, il m'en aura fallu de peu pour que je m'intéresse aux caravanes L'escargot, qui avaient des formes rigolotes.

Mais je me suis méfié et je n'ai pas acquis de caravane ! Parce que je me connais. Je lis un truc, j'approfondis et je suis capable d’acheter bêtement des trucs inutiles. Par exemple, la dernière fois, je me passionnais pour les terres australes et apprenant que le phylica arborea était le seule plante ligneuse de l'ile d'Amsterdam, j'en ai acheté un. non que ce soit un très bel arbre mais simplement que cela me faisait plaisir de me dire que dans un rayon de cinquante kilomètres, on ne devait pas être nombreux à en avoir dans son jardin.

Au départ, j'aurais bien voulu un choux des Kerguelen mais je n'en ai pas trouvé ! Alors je me suis rabattu sur un phylica arborea. Donc si quelqu'un a des graines de choux des Kerguelen, qu'il me le fasse savoir, je suis preneur.

En revanche, je me montre raisonnable et je ne suis pas acheter d'une caravane, fut-ce une Eriba Puck ou une Escargot. C'était juste rigolo à lire mais je n'aime toujours pas le camping. Et puis de toute manière, j'ai abandonné cette lubie depuis des mois pour me consacrer de nouveaux aux chapelles puisque j'ai décidé de m'en faire uen dans mon jardin.

Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas ! Peut-être suis je le jouet de Dieu qui me parle à mon insu et que ma chapelle deviendra un lieux de pèlerinage après ma mort ? Alors pour me donner des idées, je me balade sur ce blog. Marcel semble être un mec un peu comme moi qui se passionne pour tout et n'importe quoi dont les chapelles et oratoires qu'il ne cesse de prendre en photo dans son département. Il en a déjà répertorié 827. 

D'ailleurs, comme j'adorais le lire, je lui en ai trouvé une en utilisant Google Maps, un jour que je n'avais rien d'autre à foutre ! J'avais trouvé cela sympa de lui rendre service vu que j'ai passé des heures à regarder ses petites chapelles ! De plus, il ne s'intéresse pas aux grandes, aux monuments qui ont l'honneur du guide Michelin mais aux minuscules chapelles érigées au bord des routes par des particuliers.

Comme je suis le type le moins ma,uel du monde et que j'avais déjà du mal à réaliser uen maquette sans e coller les doigts quand j'étais jeune, je me documente pas mal. Mais bon, monter du parpaing ce n'est pas bien compluqué, ni faire une dalle. Le plus dur c'est la charpente. Mais comme j'adore l'art-déco, la mienne sera à toiture terrasse. Ce qui complique un peu les choses vu qu'il faut calculer le ferraillage et faire un beau coffrage.

Bon, je me suis pas mal documenté et au pire j'ai deux bons potes architectes à qui je pourrai demander un tuyau, enfin si c'est nécessaire. Après tout, je vais le faire un peu à ma manière. Je ne fais pas non plus la cathédrale de Chartres. J'ai quelques idées et je dois faire quelques croquis. Je ne sais toujours pas ou la mettre. J'ai trois emplacements possibles ! 

En revanche j'ai choisi le nom et je sais même chez quel marbrier faire faire la plaque. Je l'appellerai Notre-Dame des Ours parce que j'aime bien les ours et qu'il n'y a aucune église de par le monde qui porte ce nom. Il y a bien neuf saints qui portent le prénom d'Ours mais ils ne me passionnent pas plus que ça ! Ou alors il faudrait que je lise un peu leur vie et que j'en sélectionne un avec qui j'aie quelques affinités. Qui sait ? Ce sera l'objet de mes lectures vaines. Cela me permettra au pire de discuter de Saint Ours avec d'autres passionnés.

Ceci dit, je n'ai pas l'apanage des idées baroques en matière de religion puisque jusqu'à un date récente a existé un Saint Guinefort qui n'était autre qu'un lévrier, oui un chien, dont la légende raconte qu'il aurait sauvé le fils d'un seigneur de la morsure d'un serpent en s'interposant. Prier Saint Guinefort était, parait-il bénéfique pour la santé des enfants un peu faiblards. Bien entendu l'église romaine a combattu ces superstitions. Une légende plus récente datant du début des années soixante raconte qu'une dame Gringeot aurait tellement prié ce curieux saint que son fils serait devenu une montagne de muscles !

Bref entre le choix de l'emplacement et la réalisation, cela me prendra un peu de temps. Et puis si vous apprenez au journal de vingt heures qu'un abruti est mort écrasé par la dalle qu'il avait réalisée pour le toit de sa chapelle, vous saurez que c'est moi ! Ce sera ma manière de concourir aux Darwin awards !

Mais bon, soyez rassuré, le temps que je passe du rêve à al réalité, du temps s’écoulera. Une fois, mon ami Toju me l'avait dit : tu préfères rêver les choses que les faire. Et le bougre avait raison ! Je suis très peu réalisateur ! EJ fais des plans su rla comète, je modélise, je réfléchis mais j'agis peu.

C'est pour cela que je m'occupe plus de la vie des autres que de la mienne. Au moins finissent-ils par faire des choses. Et moi je cesse de culpabiliser de mon inaction chronique en me disant que j'y suis peut-être pour quelque chose !


Make a wish !


L'association Make a wish (faites-un voeux) est une organisation sans but lucratif dont le but est d'exaucer le vœu d'un enfant étant ou étant été très gravement malade. elle oeuvre pour les enfants âgés de deux ans à dix-huit ans et c'est le médecin traitant qui se prononce en dernier recours pour savoir si le petit patient peut accéder à son souhait en fonction de soins qu'il peut avoir.

Autant vous dire que compte-tenu de mon activité, je suis assez loin de cette organisation. Non, que je n'ai jamais eu de décès dans ma clientèle mais que celle-ci soit bien trop âgée pour recourir aux bons offices de cette association.

Pourtant récemment, j'ai eu l'impression de faire partie de ake a wish ou d'être un peu Ty  Pennington, des Maçons du cœur quand il offre à des pauvres méritants le palais de leurs rêves ! Jean Sablon et le jeuen gentilhomme tourangeau l'ayant rendu visite, nous devions aller chercher un quatrième comparse arrivant plus tard en RER.

Au moment de partir, la Visa étant déjà garée dehors, je décide de la prendre. Et j'observe alors le regard de Jean Sablon sur ma voiture. Il semble émerveillé comme un petit leucémique qui voyant sa dernière heure arriver peut apaiser sa tristesse en rencontrant l'idole de ses rêves. Pour Jean Sablon, ce ne sera ni Beyoncé ni Rihanna mais ma Visa.

Bon prince, je lui tends alors les clés, n'hésitant pas à confier mon véhicule de collection à ce jeune né deux ans après que ma Citroën ait été produite sur les chaines de l'usine de Rennes ! Une fois au volant, il faut un peut tout lui expliquer parce que ce jeune godelureau ne sait évidemment pas se servir du satellite, ce truc pourtant vachement bien conçu à la gauche du volant qui contient toutes les commandes à portée d'index ou de pouce.

Ah ça pour suborner les jeunes femmes il s'y entend mais il n'y a plus personne dès qu'il s'agit d'utiliser du matériel de haute technologie. Le voici enfin qui démarre enfin et passe la première. Se croyant dans une voiture de sport, il accélère à peine et évidemment la voiture bouge ... à peine. Le moteur de 2cv et ses 35cv n'est pas précisément un foudre de guerre et il faut vigoureusement enfoncer la pédale d'accélérateur. On ne risque pas un wheeling qui boufferait du pneu !

Concentré sur sa conduite, je ne l'entends pas apprécier l'environnement cosy de l'intérieur ! Il s'agit pourtant d'une Club et non d'un version de base Spéciale ! Mais non, pour ce jeune gandin habitué dès son plus jeune âge à vivre dans un luxe inouï, il semble naturel de poser ses fesses chenues dans des sièges moelleux tendus d'un joli tissu au motif pied-de-poule! 

Et durant tout le trajet, je le sens crispé sur son volant monobranche un peu mal à l'aise. Sans doute que cette plongée soudaine dans l'histoire de l'automobile le déconcerte. Aucune électronique embarquée ne vient contrarier l'action du conducteur sur la machine. En cas de freinage soudain, nul ABS ne réduire votre distance de freinage de même qu'aucun airbag n'amortira le choc des tôles contre votre corps fragile. En 2014; conduire une Visa c'est être un peu un pionnier de l'aviation, une sorte de Didier Daurat pilotant son Latécoère au dessus des Andes !

Il m'explique alors qu'il n'a pas confiance dans les freins ! J'ai beau lui dire que la voiture est équipée de deux disques à l'avant et de deux tambours à l'arrière ce qui semble largement suffisant pour le poids plume de l'engin, Jean Sablon en jeune habitué à un environnement ouaté et bercé par le sacrosaint principe de précaution ne se sent pas à l'aise. C'est tout juste s'il passera la quatrième et dépassera les cinquante kilomètres heures alors que la voiture est donnée pour cent-vingt-deux kilomètres heures en pointe ! Ces petits cons ont eu l'habitude de faire du vélo casqué et de monter en voiture sur leur siège auto spécial jusqu’à l'âge de dix ans alors c'est sur que ça n'en fait pas des aventuriers !

Arrivé à la gare c'est presque tremblant qu'il me tend les clés. Il me remercie à peine ! Moi qui lui ai confié la responsabilité d'une voiture de collection, me voici bien remercié ! Ce sont les limites de l'action caritative ! On croit faire plaisir, on voit des étoiles plein les yeux et ils ne sont jamais contents ! Je l'imaginais s'agenouillant devant moi et me baisant les mains, me remerciant les yeux embués de larmes, me disant que c'était l'un des plus beaux jours de sa vie,  mais que dalle !

Dire que quand j'étais petit et qu'à Noël j'avais un jouet en bois et une orange, j'étais content !