12 janvier, 2018

Anniversaire !


Oui, c'est le douze janvier et je fête mon cinquante-et-unième anniversaire. Enfin, dire que je le fête est un bien gra2 nd mot. Dans les faits, je n'ai pas fêté un anniversaire depuis mes vingt-neuf ans. Très jeune j'ai compris que ces fêtes ridicules étaient juste le moyen de prendre de manière positive cette date funeste qui chaque année me rappelle que je fais un pas de plus vers la tombe. 

L'an dernier un ami a eu le droit à un anniversaire surprise pour ses cinquante ans. Et son épouse, un peu bébête a dit à mon épouse que ce serait bien qu'on fasse de même pour moi. Cette dernière me connaissant bien lui a répondu que ce serait la dernière chose à me faire. Elle ne savait pas si cette surprise me donnerait envie de me prendre ou de m'enfuir dans la nuit pour aller mourir de froid tout seul ! Bref, j'adore les dizaines de mots que je reçois le douze janvier parce que c'est toujours sympa de voir que tant de gens pensent à moi, mais il ne me viendrait pas à l'idée d'en faire une fête !

Et ce d'autant plus que si mon esprit reste le même, je constate tout de même que mes plus jeunes patients pourraient être mes patients. Ainsi, j'en reçois une née en 1992 et parfois lorsqu'elle me parle, je me dis qu'elle pourrait techniquement être ma fille ! C'est fou non ?

C'est d'autant plus fou que je n'ai pas vu le temps passer. La vie passe vite. C'est un fait. 1992 pour moi, c'était hier. On votait pour Maastricht. Et d'ailleurs j'avais voté contre et on m'avait traité au mieux de vieux con ne connaissant rien au progrès ou au pire de facho. Et moi j'avais répondu que tout cela finirait mal et qu'ils pouvaient tous aller se faire foutre. Déjà jeune, puisque je n'avais que vingt-cinq ans, j'avais fait mon adage de cette phrase : chacun mes idées !

Bref aujourd'hui, douze janvier, je suis d'humeur morose. Je pense à la vie qui a défilé si vite. Cela n'a rien de grave parce que j'aime bien de temps en temps être d'humeur morose, ça fait chic, ça fait vieux dandy pensif.

Dans ces moments là, je me dis que je n'ai pas fait grand chose de ma vie, que j'aurais du prendre telle ou telle direction. Je vois des gens de mon âge déjà célèbres depuis longtemps parader à la télévision, me jetant leur gloire au visage alors que moi, je n'ai même pas une page Wikipédia.  Bref; je suis morose, je me vautre dans mon humeur terne comme un marcassin dans sa soue et je suis content. Je me dis qu'à défaut d'être célèbre, je suis un mec vachement intelligent qui au lieu de se réjouir comme les ânes vulgaires le jour de son anniversaire, se penche sombrement sur son passé et envisage son avenir d'une manière sombre. Saturne m'empoisonne, me forçant à me concentrer sur l'essentiel et j'adore ça.

Bon, bon anniversaire à moi et à ceux qui sont nés ce même jour !

5 Comments:

Blogger KevinM said...

"mes plus jeunes patients pourraient être mes patients. " attention petite coquilles :)


"Je pense à la vie qui a défilé si vite. " oui enfin ça va,vous avez surement bien profité de la vie le pire ça doit être dans le cas inverse de se retrouver sur son lit de mort et de voir sa vie défilé maintenant qu'il est trop tard pour changer la donne.

17/1/18 9:13 AM  
Anonymous Anonyme said...

La vie passe vite, c'est un fait.
On change peu, le "moi" à 20 ans et à 50 ans sont quasiment identiques, même si on devient moins con, ce qui change c'est la carcasse qui le porte.
Aussi le trait d'union temporel entre les deux parait vachement court.
Pis les gosses dans l'espace temps de nos piètres existences, c'est un vrai trou noir, ils aspirent l'énergie, la force, le sommeil mais aussi le temps. Dingue comme ça s'est accéléré depuis que mon fils est né.
Bon anniversaire Le Psychothérapeute.

25/1/18 8:05 AM  
Blogger Le Touffier said...

Cher ami, votre talent à mettre en scène vos humeurs sombres déclenche, si ce n'est de l'envie, au moins une forme de jalousie, le regret de ne pas y être.

Pour un peu je renoncerais volontiers à ma tendance à m’enflammer pour le plus modeste jupon et le plaisir de fondre sur l'ennemi de l'instant, juste pour sentir sur mes os le poids écrasant de Saturne.

C'est l'énergie des Sagittaires, s'emparer des élans de leurs compagnons d'enclos pour tenter de les battre à la course, dans l'enthousiasme débridé comme dans la mélancolie la plus adorable.

Tout cela sent le caprice de l'instant et l'attente d'un signal pour engager ses paturons dans une course folle.

Ne vous méprenez pas, c'est un plaisir insatiable que d'emballer sa course au moindre signal, la fuite instinctive ou la compétition sur la distance.

26/1/18 7:25 PM  
Blogger philippe psy said...

Sagittaire : Chirac
Capricorne : Pasteur

Mon choix est fait professeur :)

29/1/18 9:03 PM  
Blogger cmosorchestra said...

Henri Virlogeux est né le 22 Mars.

25/4/18 7:24 PM  

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